La philatélie des Comores
La philatélie des Comores et son histoire postale débute avec la colonisation française de l’archipel, entamée à la fin du 19ème siècle à partir de l’île de Mayotte.
Avec l’achat par la France de l’île de Mayotte en 1841, puis l’installation de colons provenant d’Europe, un système postal français est mis en place à partir de cette île, puis s’étendra au fil des années à ses voisines, en l’espèce, les autres îles de l’archipel que sont Anjouan, Mohéli et Grande Comore, ainsi que la grande île qu’est Madagascar. Le premier bureau de poste est installé à Dzaoudzi en 1861.
La première lettre connue provient de l’île de Mayotte et date de 1850, avec la particularité qu’elle ne portait pas de timbre.
Les premiers timbres sont expédiés de France par l’administration du 2ème empire fin 1861 début 1862. Ils sont répartis entre Mayotte et l’ile de Nosy-Bè au large de Madagascar. La première lettre affranchie connue pour cette région date de 1863 et provient aussi de Mayotte.
Les timbres sous le protectorat français
Les timbres utilisés à cette époque étaient ceux des colonies générales, du type « aigle impérial », sans dentelure, donc identiques dans toutes les colonies françaises. De plus le timbre à date indiquait pour tous les bureaux de poste de cette région de l’Océan Indien « Mayotte et dépendances ». En conséquence, pour pouvoir identifier la provenance d’un timbre pour cette période, il faut obligatoirement avoir l’enveloppe où est normalement indiqué les adresses de l’expéditeur et du destinataire. Ces timbres ont été mis en vente à Mayotte jusqu’aux environs de 1879. Ensuite, les autres timbres des colonies, dentelés cette fois, ont été mis en place.
Avec l’annexion progressive par la France des autres îles de l’archipel des Comores et du secteur, à savoir, pour les plus importantes, Anjouan, Mohéli, Grande-Comore et Madagascar, un nouveau timbre est donc mis en place à partir de 1892, du type « groupe allégorique », avec comme particularité, l’impression en encre rouge ou bleu du nom de chaque colonie ou territoire dans un cartouche en bas du timbre.
Avec l’arrivée de ce nouveau timbre, de nouveaux bureaux de poste sont donc ouvert un peu partout dans l’archipel. Suivant les îles, les dates de mise en place diffèrent ainsi que le nombre de valeur faciale disponible. Il s’agit de 1892 à Anjouan pour 20 timbres, 1897 en Grande Comore pour 19 timbres et 1906 à Mohéli pour 16 timbres. A cette époque, la philatélie des Comores est très riche avec la diversité de ses timbres et suit l’évolution de l’histoire de l’archipel.
Les Comores, colonie française
Au début du 20ème siècle, la colonisation totale de la région par la France est effective. Une administration centrale est crée à Madagascar. Bien sur, l’administration postale se calque à ce nouveau mode de fonctionnement et imprime à partir de 1912 de nouveaux timbres. Ces derniers portent la mention Madagascar et dépendances. En conséquence, l’archipel perd en quelque sorte son identité postale et seule l’oblitération permet pour cette période d’identifier la provenance d’une lettre.
Avec la fin de la 2ème guerre mondiale, l’archipel des Comores obtient un nouveau statut, indépendant de ses voisins. Ensuite, une première émission à lieu le 15 mai 1950 avec des nouveaux timbres portant la mention « archipel des Comores ». Avec une valeur faciale en francs CFA, il y a toujours le logo français « RF ».
Avec cette nouvelle administration, les Comores bénéficient de programmes philatéliques spécifiques. En conséquence, cela lui permet de mettre en valeur sa faune, sa flore, ses coutumes et son artisanat, et d’honorer diverses personnalités locale et internationale.
La philatélie à l'indépendance des Comores
En 1975, 3 îles (Grande Comore, Anjouan et Mohéli) accèdent à l’indépendance pour créer l’état Comorien. L’île de Mayotte, elle, reste sous administration française. Dans un premier temps, pour satisfaire ses clients, la nouvelle administration postale comorienne utilise les timbres coloniaux français en y ajoutant une surcharge en noir « Etat Comorien ».
Ensuite, à partir de 1976, les Comores bénéficient de programmes philatéliques indépendants. Dans un premier temps les timbres portent la mention « Etat Comorien » puis très vite, ils portent la mention « République des Comores ».
La République Fédérale Islamique des Comores
Les premières années d’indépendance du pays sont caractérisées par une frénésie d’émissions philatéliques. En moins de 2 ans, le pays émet plus de nouveaux timbres que l’administration française pendant la période 1950/1975. De plus, peu de timbres évoquent un sujet local car des thèmes tel que les jeux olympiques, l’espace, etc… sont privilégiés.
En 1977, avec le changement de dirigeants et de constitution, le pays devient la République Fédérale Islamique des Comores. En conséquence, les autorités locales retournent à des sujets locaux mettant en valeur les spécificités du pays avec un nombre de nouveauté annuelle fortement diminué. Parallèlement, le nombre des bureaux de poste augmentent constamment un peu partout dans le pays.
A partir des années 1990, devant les difficultés financières récurrentes du pays, la poste Comorienne (la SNPT : Société Nationale des Postes et Télécommunications) semble avoir souffert d’un manque de moyens financiers. Donc, cela s’est traduit par de faibles commandes de timbres aux imprimeurs et il en a résulté une pénurie dans les bureaux de poste du pays.
Pour palier à ces pénuries, surtout au niveau des timbres d’usage courant, la SNPT a décidé d’effectuer des surcharges sur les timbres les moins utilisés, au fur et à mesure des besoins.
Courant 1997, avec les nouveaux événements secouant le pays, trouvant leur source à Anjouan. Cette île a pendant quelques temps émis quelques timbres tout en restant affilié à la SNPT.
La philatélie dans l'Union des Comores
En 2001, une nouvelle constitution est mise en place avec les accords de Fomboni à Mohéli. En conséquence, de nouveaux timbres sont émis et portent depuis la mention « Union des Comores ». Mais la encore, pour la philatélie des Comores, le manque de moyen limite l’émission de nouveaux timbres
A partir de 2004, le chef de l’état décide de réorganiser la SNPT en vue de différencier la partie postale et la partie télécommunication. En effet, cette dernière devenant de plus en plus importante et surtout, demandant de plus en plus de technicité, l’état a jugé nécessaire de lui donner une administration et un budget propre. Par contre, en remplacement de la partie télécom, l’administration postale se voie adjoindre une nouvelle activité dans le secteur bancaire. En conséquence, la nouvelle dénomination de cette entité est la SNPSF (Société Nationale des Postes et des Services Financiers).
En 2012, suite à divers événements, il est de plus en plus question d’une éventuelle privatisation de la SNPSF. Devant l’impopularité de cette mesure, cette dernière est à chaque fois abandonnée. Ensuite, depuis cette période, nous voyons de plus en plus de faux timbres dans la philatélie des Comores.
Le 01 mars 2021, la SNPSF est dissoute suite à un décret présidentiel datant du 02 septembre 2020. En effet, l’activité bancaire devenant de plus en plus technique, la SNPSF laisse donc la place à 2 nouvelles entités, la Banque Postale des Comores et la Poste des Comores.