En cette année 2008, plusieurs missions ont été réalisées dans l’archipel des Comores (cliquez sur les titres) :
Suite à la distribution des moustiquaires pré-imprégnées, il est nécessaire de re-pulvériser régulièrement les moustiquaires pour qu’elles gardent leur efficacité.
Devant le manque de moyen, avec notre partenaire Coopération 92, il a été décidé de distribuer, aux détenteurs de moustiquaires, un kit de re-imprégnation à utiliser dans 6 mois.
Cette lutte contre le paludisme passe aussi par l’éducation et la prévention. En conséquence, une campagne est lancée cette année dans toute l’île pour sensibiliser la population, accompagnée d’actions dans les écoles pour éduquer aussi les plus jeunes.
Ces campagnes de prévention ont donc déjà fait leurs preuves dans certaines régions des autres îles de l’archipel.
Suite à l’aide apportée par le département des Hauts-de-Seine (92-France) par l’intermédiaire de son service appelé « coopération 92 », 11.000 moustiquaires préimprégnées ont été distribuées gratuitement dans la zone de FOMBONI à MOHELI, avec comme priorité les hôpitaux et centres de santé, toutes les femmes enceintes et les enfants de 0 à 10 ans.
La représentante de cette structure s’est déplacée à MOHELI pour accompagner notre présidente lors de son déplacement annuel. Il s’agit de Noémie BONVALET.
Un premier constat a été effectuée dans toute l’île où maintenant, 85% de la population est équipée de ce genre de moustiquaire. Il ressort que les cas de paludisme sont en baisse et aussi et surtout, la mortalité qu’engendre cette maladie, surtout pour les enfants et les personnes âgées. Cette tendance est confirmée par toutes les études, qu’elles soient réalisées par les Comores ou les ONG.
En conséquence, ce genre de programmes a un impact plus que positif et très rapide sur le moral et la santé de la population, nous engageant à poursuivre dans cette voie, comme nous l’a confirmé l’ensemble des personnes rencontrées lors de cette mission d’évaluation.
Lors de son déplacement aux Comores, la présidente de l’ADIC a rencontré le maire de FOMBONI, monsieur Abdoul ABDALLAH. Ce dernier est donc venu accueillir dès l’aéroport avec toute son équipe la délégation de l’ADIC. Ensuite, en présence d’une quarantaine de notables de la ville, une cérémonie avait été organisée à la mairie en notre honneur. Les autocollants « A Fomboni, le palu on n’en veut plus! » ont été remis au maire et nous avons pu au cours de notre mission remarquer leur dissémination dans la ville et la satisfaction des habitants.
Des travaux ont été réalisés dans la mairie. Une partie du bâtiment a pu être réhabilitée, compte-tenu des fonds disponibles. Le maire est très fier de sa mairie. Le matériel informatique fourni par l’ADIC est bien installé et est très utile au personnel de la mairie, notamment l’ingénieur en charge de l’urbanisme et le maire pour la rédaction des projets et des lettres officielles.
Le maire en a fait une des ses grandes priorités, c’est la gestion des déchets car ces derniers jonchent les plages et le marché. Pour l’instant, la mairie n’a ni le matériel nécessaire, ni les fonds pour organiser un programme de gestion de ces déchets. Des opérations « ville propre » sont néanmoins menées régulièrement par la mairie et l’ADIC. Cela mobilise surtout les jeunes.
La mairie n’a pas le personnel en quantité suffisante pour monter des projets, ce qui constitue un frein indéniable au développement de la commune. Il serait nécessaire par exemple de réhabiliter le marché de Fomboni. Son extension est actuellement en projet. En conséquence, l’ADIC à mis à disposition ses membres et ses compétences pour aider le maire dans ce domaine.
La mairie de DJOIEZI a les mêmes problèmes qu’à FOMBONI mais dans cette commune, les projets sont bien moins avancés. En effet, comme dans toute l’île, sa commune connaît un problème accru en termes de ramassage des ordures, qui s’entassent un peu partout. Au début de l’année, chaque foyer payait 500 F, ce qui permettait le ramassage des déchets par des camions, leur vétusté ne permet plus la poursuite de ce système. De plus, le maire souhaiterait aménager sa mairie, pour le moment composée que d’une pièce et ne disposant pas d’électricité.
En conséquence, l’ADIC va apporter son aide pour l’aménagement de ce bâtiment public puis prospecter pour l’obtention de camion poubelle pour cette ville.
Lors du voyage annuel aux Comores, nous avons visité l’Hôpital Régional de Mohéli et nous avons été reçus par son directeur.
Il en ressort que les maladies les plus traitées en ce moment le sont toujours en rapport avec le paludisme bien qu’il y ait une forte régression grâce aux différentes structures dont fait partie l’ADIC.
Le directeur nous confirme que le Président de Mohéli a maintenu la gratuité des soins concernant les consultations des enfants instaurées l’année dernière. L’hôpital étant une unité autonome de gestion, il facture ces prestations à l’Etat.
Notre association a plusieurs chantiers en cours avec cet hôpital au niveau de hygiène et la gestion des déchets.
Pour la gestion des déchets hospitaliers, il existe bien une unité spécialisée mais l’incinérateur ne fonctionne pas. En conséquence, ce dernier doit être réparé et l’ADIC a proposé son aide.
Au niveau de l’hygiène, il est nécessaire de former des personnes relais et puis de disposer d’équipements pour le tri des ordures.
En même temps, nous avons profité de cette visite pour remettre au directeur de CARITAS des médicaments. Il nous a une nouvelle fois remercié pour le matériel envoyé par notre correspondant au USA, notre ami CHRIS.
Comme ailleurs dans l’île, la population à FOMBONI jette toutes ses ordures sur la plage. Régulièrement, des « journées propres » sont organisées par le maire et rassemblent des jeunes soucieux de la propreté de leur ville qui reçoivent pour leur participation une petite indemnité. Le maire demande également que nous introduisions au sein de la formation hygiène une rubrique sur le tri et la gestion des ordures.
Nous avons pu observer les résultats d’une telle journée, qui a regroupé une vingtaine de jeunes durant toute la matinée. Une partie des ordures ont été brûlées sur la plage. Une réunion était prévue avec toutes les associations de la ville, afin d’envisager les actions nécessaires pour sensibiliser la population à l’environnement et à la gestion des déchets. Le maire souhaiterait trouver un terrain qui servirait de décharge. Certains déchets pourraient être brûlés et les autres qui ne sont pas combustibles, entreposés en vue d’essayer de trouver une solution pour leur recyclage.
L’ADIC s’associe à ces journées par la fourniture de matériel aidant à la collecte de ces déchets mais aussi en assurant avec nos membres locaux des formations de la population en collaboration avec la mairie. Nous avons par exemple cette année fourni un compacteur de canette en fer à la mairie de FOMBONI. Cet appareil permet non seulement d’éviter l’abandon d’objets dans la nature mais en plus, de recycler des déchets en métal, donc de générer un petit revenu.
Toujours dans la même thématique, notamment sur le volet hygiène et assainissement, des réunions ont eu lieu avec des représentantes du Réseau femmes de MOHELI et des instituteurs. Ces derniers ont un rôle clef auprès des enfants, qui sont de formidables leviers pour véhiculer des messages à leur famille. Les femmes, quant à elles, sont les maîtresses de maison et doivent à ce titre connaître les règles d’hygiène de base.
Une vingtaine d’instituteurs ont bénéficié de cette formation, ainsi que vingt femmes du Réseau, choisies pour leur intérêt aux questions d’hygiène et d’environnement. Une attention particulière a été accordée au tri des déchets (une partie pouvant être brûlée et l’autre pouvant servir de compost).
Suite à cette formation, les instituteurs ont inséré l’hygiène dans les programmes scolaires, tout comme ils l’ont fait pour le paludisme (comment éviter le palu? Comment se transmet le palu?…). Ils s’appuient sur des outils divers dont certains sont fournis par l’ADIC.
Lors de ce voyage annuel, la présidente de l’ADIC a rencontré diverses autorités pour faire le point sur les opérations en cours.
– Entretien avec la ministre de la Santé de Mohéli, Madame Bouchrati Abdoulhalim :
Nous avons tout d’abord fait un point sur notre mission à Mohéli, Coopération 92/ADIC, projets pour lesquels elle nous a chaleureusement remerciés. En dehors de la lutte contre le paludisme, les autres priorités de la ministre de la Santé sont les suivantes :
- L’aide aux associations de femmes.
- L’hygiène et l’assainissement.
- L’environnement et la gestion des déchets.
– Entretien avec le maire de la ville de Fomboni, Monsieur Abdoul Abdallah :
Après notre réception par le maire et son équipe dès notre arrivée à l’aéroport de Mohéli, nous avons effectué plusieurs visites à sa mairie pour la remise d’un lot important d’autocollants pour la lutte contre le paludisme, la constatation de l’avancée des travaux que nous finançons et la livraison de moyen informatique pour la bonne gestion de cette administration.
– Rencontre avec le directeur de l’Alliance franco-comorienne de Mohéli, Monsieur Boura :
Cette association existe depuis 1958. Elle compte environ 300 adhérents, dont la majorité sont des enfants.
L’Alliance organise des manifestations diverses telles que des expositions ou la Fête de la Musique, et propose des cours de soutien en français. Elle dispose par ailleurs d’une bibliothèque.
Sur la totalité des élèves inscrits à l’Alliance, la plupart sont reçus à leurs examens (BEPC, Bac…).
Leurs projets futurs concernent la mise en place d’une clôture autour de l’Alliance et la construction d’un stade multi-sports. En conséquence, une étude des besoins a été effectuée en vue d’aider cette structure au mieux.
– Entretien avec le ministre de l’Aménagement du Territoire, des Infrastructures, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Monsieur Oukacha :
L’aménagement du territoire et la décentralisation sont des thèmes très récents aux Comores.
A Mohéli, la nouvelle constitution de 2001 a inscrit les communes à l’ordre du jour. Dans la pratique, ce processus a été lent. La mairie a été inscrite à l’AIMF. Les mairies nouvellement créées ont encore des compétences mal définies. A titre d’exemple, elles ont en charge la surveillance des écoles, la propreté locale. L’état civil, tout comme les autres volets administratifs, auparavant propriété de la préfecture, vont être transférés aux communes.
En conséquence, à cause du manque de financement, le transfert de ces nouvelles attributions se font avec difficulté. L’ADIC va donc mettre à disposition ses compétences en organisation mais aussi, va essayer d’apporter une aide matérielle spécifique pour ce genre de mission.
L’atelier fonctionne bien, malgré l’absence de mobilier, notamment de tables à découpe et de machines à coudre électriques, grâce à l’efficacité des couturières et du travail accompli par la présidence « Neima ».
Cette structure, que nous soutenons depuis sa création, est une véritable réussite et permet maintenant à plusieurs familles d’avoir des revenus.
Dans cet atelier, s’est tenue une réunion pour définir les objectifs de l’année à venir, en présence du maire de la ville. Ce dernier soutient notre projet commun car il regroupe maintenant environ 80 femmes et contribue à faire baisser le taux de chômage, mais surtout, à faire baisser le taux de prévalence du paludisme, dans la mesure où ces femmes, outre des vêtements, confectionnent également des moustiquaires grâce à l’envoi régulier par l’ADIC de tissus et de rouleaux de tulle pour moustiquaires.
Des nouveaux envois sont déjà prévus en coordination avec cet atelier.
La FADESIM (Fédération des Acteurs du Développement Economique et Social de l’Ile de Mohéli) regroupe 52 associations mohéliennes qui travaillent dans le cadre du développement.
Un de ses dirigeants, Monsieur Ben Omar, coordinateur du programme de renforcement des Organisations de la société civile à souhaiter nous rencontrer
Cette fédération, de statut associatif, apporte un appui aux associations de l’île de Mohéli, ainsi qu’à la mairie de Fomboni dans le cadre de montage de projets et de la recherche de partenaires techniques et financiers.
Ce fonctionnement permet à cette structure d’employer des salariés qui sont payés sur les fonds des projets qu’ils coordonnent. Une subvention de fonctionnement de l’AFD permet de payer le matériel et les salaires des autres personnes.
Cette année, une petite dizaine de projets sont en attente de financement, dont 3 pour la mairie de FOMBONI (déchets, réhabilitation du stade et assainissement).
L’ADIC aide donc cette structure dans sa recherche de financement auprès des institutions en Europe pour la réalisation de ces projets et le maintien des emplois.
Cette association, créée en 2003, a pour objectifs de :
- promouvoir la personne handicapée,
- participer à son insertion professionnelle, en dispensant des formations adaptées à son handicap,
- prendre en charge certains soins médicaux.
Cette association est depuis sa création un de nos partenaires particulier sur MOHELI.
Une cafétéria à la maison des handicapés de MOHELI a été créée. Le bâtiment a été réhabilité par l’ADIC avec l’appui du Rotary club Bourbon de la Réunion et la Francophonie. Ensuite, une extension du bâtiment pour recevoir l’ensemble des activités de l’association a été financée par l’Ambassade de France aux Comores.
Plus d’une centaine de personnes handicapées physiques sont accueillies au sein de la Maison des Handicapés.
L’ADIC a sollicité auprès de ses partenaires en Europe la fourniture d’une presse à tee-shirt puis en a assuré le transport jusqu’à MOHELI.
Sur place, plusieurs entités ont revendiqué la gestion de ce nouvel outil créateur d’emplois, en l’espèce, l’Association des Handicapés de Mohéli « AHAM » et la mairie de FOMBONI. L’ADIC a mis en place un comité de gestion avec des représentants de ces 2 structures, avec signature d’une convention entre toutes les parties.
Ce comité est chargé notamment de fixer les prix des prestations, répartir les recettes issues de la vente des tee-shirts, de gérer les stocks et les commandes et de faire de la publicité autour de cette activité.
Grâce à la collaboration de Coopération92, l’équipe de production et le comité de gestion de cette presse ont bénéficié d’une formation pour bien gérer ce nouvel outil.
Lors du voyage de cette année, notre passage à l’Alliance Française est particulier car nous avons fourni à cette structure plusieurs colis de livres.
A la Grande Comore, les maires sont élus au suffrage universel indirect pour 2 ans renouvelables une fois. Néanmoins, la création des communes actuelles est très récente car apparue avec la constitution de 2001.
Comme dans toute l’Union, la mairie de MORONI connaît des difficultés financières importantes.
Les compétences de la mairie semblent encore floues mais elle a notamment en charge la gestion des déchets et emploie à cet effet 62 agents. Un site de décharge a été trouvé et des camions poubelles ont été envoyés à cet effet par l’AIMF. Le maire a également en projet d’aménager l’hôtel de ville. Les communes essaient d’exister mais elles n’arrivent pas à subvenir à leurs besoins.
C’est ce cadre que l’ADIC va agir pour soutenir et aider les actions de cette mairie.
Nous nous sommes rendus lors de ce voyage annuel aux Comores à l’ambassade de FRANCE à MORONI où nous avons rencontré plusieurs membres.
Dans un premier temps, nous avons été reçus par la Conseillère de Coopération et d’Action culturelle, madame Monique BAUER, et l’Attaché de Coopération, monsieur Philippe LEXIS (en charge du FSD).
Nous avons exposé toutes nos actions récentes à MOHELI (lutte contre le paludisme, réhabilitation de la mairie de Fomboni, mise en place de la presse à tee-shirt, etc…) puis nous avons effectué une comparaison entre les actions que nos 2 structures mettent en place aux Comores pour éventuellement monter dans un proche avenir des actions communes.
Nous avons aussi rencontré le Chef du Programme de Co-développement avec l’Union des Comores (PCUC), monsieur Daniel JOANNES. Les axes d’interventions actuels sont les suivants :
– Soutien aux associations de migrants en faveur du développement local (santé, éducation, eau)
– Mobilisation de migrants hautement qualifiés
– Initiatives économiques des migrants (PMIE : Programme Migrations et Initiatives Economiques)
A l’heure actuelle, une quinzaine de projets sont en cours mais aucun pour l’île de MOHELI. Nous avons donc milité pour la réalisation de quelques actions à MOHELI et proposé quelques axes de travail.
Lors de notre voyage annuel, nous avons rencontré le représentant de l’OMS aux Comores, le docteur Yao KASSANKOGNO. Ce dernier était accompagné du docteur NASSUR.
Après avoir fait un point sur notre mission à Mohéli, le Dr Yao KASSANKOGNO nous a expliqué les financements possibles de l’OMS et exposé les dernières actions effectuées au profit de MOHELI.
Il s’avère que parallèlement à l’envoi de nos 11.000 moustiquaires, l’institution en a fourni 10.000, ce qui a permis de protéger l’ensemble de la population de l’île. Sur financement de la fondation Clinton, elle va bientôt faire parvenir à MOHELI 20.000 moustiquaires supplémentaires.
Nous avons profité de cette occasion pour remettre un exemplaire de notre projet SIDA/VIH, dont le représentant n’avait pas eu connaissance.
Ensuite, nous avons eu un entretien avec l’Inspecteur général du Fonds mondial (également coordinateur du Country Coordinating Mechanism « CCM »), le docteur MLIVA.
Le Fonds mondial va consacrer plusieurs millions d’euros à la lutte contre le paludisme aux Comores, qui intégrera les pulvérisations intra-domiciliaires et la distribution de moustiquaires imprégnées. Les fonds vont désormais être gérés par les ONG (et non plus par le ministère) qui répondront à des appels à candidatures et, en tant que prestataires de services, exécuteront les projets.